Notre guide pour un pommier majestueux

L’incontournable des arbres fruitiers !
Si le pommier est si apprécié, c’est qu’il est capable de pousser à peu près n’importe où en France et qu’il donne assez facilement des fruits. Des variétés de pommiers nains ou en colonne permettent même d’en planter en pot et d’avoir un petit pommier sur son balcon !
Vous avez envie d’un pommier chez vous mais vous vous posez pleins de questions ? Plantation, taille, greffe et soin du pommier, voici tout ce que vous devez savoir sur cet arbre !
Où et quand planter un pommier ?
Comme pour la plupart des arbres fruitiers, la plantation du pommier doit se faire au moment où l’arbre est en repos. Cette période s’étend généralement d’octobre à mars, quand l’arbre commence à perdre ses feuilles (ou qu’il les a perdues) jusqu’à ce que les premiers bourgeons apparaissent. Mais durant tout cette période, c’est quand même la fin de l’automne (novembre/décembre) qui est la propice pour planter un pommier. Vous évitez ainsi les périodes de gel et vous donnez à votre arbre les meilleures chances pour une bonne reprise au printemps.
Pour ce qui est de l’emplacement dans votre jardin, le pommier aime évidemment le soleil (notamment pour des fruits parfumés et sucrés) mais il n’a pas de mal à s’adapter à un endroit partiellement ombragé durant la journée, surtout dans les régions chaudes. Il faut juste que vous évitiez de trop l’exposer aux vents. Quant au sol, il suffit généralement qu’il soit bien drainé, c'est-à-dire que l’eau ne stagne pas. Il a certes une préférence pour les terres profondes argileuses et calcaires mais il sait s’adapter à d’autres sols.

Comment planter un pommier ?
Le pommier n’est pas un arbre très compliqué à planter ! Si vous avez choisi un pommier à racines nues, vous devrez d’abord faire tremper ses racines mais ça ne retardera pas de longtemps la plantation en pleine terre. Et sachez que si vous avez opté pour un pommier nain ou une variété colonnaire, vous pouvez également tout à fait le planter en pot pour le mettre sur votre terrasse ou même votre balcon. Si les étapes de plantation sont les mêmes, il faut juste que vous vous assuriez de choisir un contenant en bois ou en terre cuite non-émaillée afin que l’air et l’humidité puissent circuler !
- Commencez par creusez un trou suffisamment large pour accueillir la motte et les racines du pommier (le double du volume environ).
- Retirez les mauvaises herbes et si la terre extraite est de mauvaise qualité, incorporez-y un peu d’engrais ou du compost. (Si elle est compacte, vous pouvez également y mélanger un peu de sable.)
- Déposez dans le fond du trou une couche de gravier ou de gros sable pour assurer un bon drainage.
- Si vous plantez un pommier à racines nues : À l’aide d’un sécateur, coupez d’abord l’extrémité des racines de votre pommier.
- Préparez ensuite une bouillie épaisse avec la terre de votre jardin et de l’eau et faites-y tremper les racines pendant au moins une nuit.
- Une fois que c’est fait, vous pouvez procéder à la plantation.
- Si vous plantez un pommier en motte : Avant de passer à la plantation, commencez par plonger votre motte dans l’eau pour hydrater la terre.
- Pour la plantation, placez votre pommier au centre de votre trou.
- Le point de greffe doit se trouver un peu au-dessus du sol.
- Rebouchez avec la terre extraite et tassez bien.
- Formez une petite cuvette autour du pommier et arrosez abondamment.
- Terminez enfin en tuteurant votre pommier. (La méthode recommandée est le haubanage : plantez 3 piquets en triangle autour de l’arbre, reliez-les par des lattes et attachez le tronc à ces piquets à l’aide de fils métalliques.)
Quand et comment tailler un pommier ?

Comme pour tous les arbres fruitiers, la taille n’est pas indispensable pour un pommier. Si vous laissez votre arbre pousser de manière totalement naturelle, il est en effet fort probable qu’il vous donne tout de même des fruits. Il existe cependant un risque que les pommes soient justement trop nombreuses et que l’arbre ne soit pas en mesure de garantir une qualité gustative à toute sa production ! La taille sert donc à optimiser la fructification pour que vous en profitiez pleinement, tout en donnant à l’arbre une jolie silhouette équilibrée.
La taille de formation
Cette taille intervient juste après la plantation et elle a pour vocation à former la charpente de l’arbre. C’est elle qui va aider à obtenir une silhouette équilibrée pour votre jeune pommier. Tout comme la plantation, cette taille doit être effectuée hors période de gel et la taille des branches doit être réalisée de façon nette, au sécateur ou au coupe-branche. Optez d’ailleurs pour une taille en diagonale afin que l’eau ne s’infiltre pas dans le bois fraichement coupé.
- Supprimez tous les rameaux naissants au niveau du tronc.
- Supprimez également les branches qui se croisent pour ne garder que les principales.
- Égalisez la longueur de ces branches principales afin de définir une silhouette harmonieuse.
- Veillez d’ailleurs à couper de préférence au-dessus d’un œil tourné vers l’extérieur pour favoriser le futur développement de votre arbre.
La taille d’entretien et de fructification
Cette taille est à réaliser tous les ans et elle permet de s’assurer que le pommier donnera de bons fruits. S’il est préférable de la réaliser en plein cœur de l’hiver, il faut une nouvelle fois bien s’assurer que ce soit en dehors des périodes de gel. Si vous habitez dans une région froide aux hivers parfois rigoureux, il est préférable d’attendre la toute fin de l’hiver, juste avant le retour de la végétation !
- Retirez toutes les branches mortes et celles dont le bois est abîmé.
- Éclaircissez votre pommier en supprimant également les branches qui s’entrecroisent et celles qui poussent vers l’intérieur (celles-ci n’ont en effet aucune utilité).
- Taillez les branches principales en faisant le tour de votre pommier pour qu’il conserve une silhouette équilibrée. (Si les branches sont assez épaisses, n’hésitez pas à utiliser une scie arboricole.)
- Laissez au moins 3 yeux sur les branches secondaires avant de couper leur extrémité.
- Coupez de préférence au-dessus d’un bourgeon tourné vers l’extérieur, toujours dans l’optique de favoriser le développement de l’arbre.
Comment planter et tailler un pommier en espalier ?

Vous voulez un pommier en espalier ? Il est vrai que cette forme originale est une manière intéressante de profiter d’un arbre fruitier quand on ne dispose pas de beaucoup d’espace dans son jardin ou qu’on veut habiller un mur ! S’il faut évidemment s’y prendre dès la plantation pour donner au pommier la bonne silhouette, la taille en espalier (ou taille en palmette) est ensuite assez simple à réaliser.
La plantation
- Préparez votre palissage en espalier avant de planter votre pommier.
- Plantez votre arbre comme indiqué précédemment.
- Pour la taille de plantation, essayer de repérer 2 yeux à environ 30/40 cm du sol. (Ce sont sur ces 2 yeux que pousseront les 2 charpentes principales de votre pommier en espalier.)
- Coupez alors le tronc principal juste au-dessus de ces 2 yeux.
- Désinfectez et mastiquez la plaie.
- Attachez enfin le tronc à la base de sa structure.
La taille d’entretien et de fructification
Pour un pommier en espalier, vous devez simplement appliquer les mêmes recommandations de taille d’entretien que pour un pommier classique.
- N’hésitez pas à aérer tous les ans votre arbre en vous débarrassant des branches mortes, abîmées, celles qui s’entrecroisent mais aussi celles qui poussent vers le bas.
- Parmi les nombreuses nouvelles branches, conservez également uniquement les branches les plus vigoureuses : vous obtiendrez ainsi une meilleure fructification.
- Et appliquez enfin la règle des 3 yeux : coupez les branches secondaires au-dessus du troisième œil afin d’éviter la multiplication des fruits. Ceux produits seront bien meilleurs !
Comment greffer un pommier ?
Pour greffer un pommier, l’un des points les plus importants à retenir est avant tout de choisir un porte-greffe sain, vigoureux et robuste. Il serait dommage de réaliser une greffe sur un sujet faible, qui ne donnerait que des fruits peu qualitatifs ou même qui serait porteur de certaines maladies ! Inutile aussi d’espérer pouvoir planter un greffon de pommier sur un poirier, un prunier ou même un cerisier. Pour que la greffe réussisse, le porte-greffe doit obligatoirement être un pommier.
En ce qui concerne la greffe en elle-même, il existe différentes méthodes pour le pommier :
En couronne : Greffer un pommier en couronne se fait au printemps, généralement juste avant la floraison, entre mi-avril et mi-mai. Elle se réalise seulement une fois que le porte-greffe est entré en végétation, et c’est l’une des greffes les plus faciles à réaliser. Elle consiste en effet à réaliser une entaille dans le porte-greffe puis à y insérer le greffon dont l’écorce a été coupée en biais.
En écusson : Cette greffe se pratique soit à la fin du printemps, soit à la fin de l’été, et c’est également l’une de celles qui sont les plus simples à réussir. En quelques explications simplifiées, il s’agit de réaliser une entaille en forme de T sur le porte-greffe et d’y insérer ensuite le greffon qui est constitué d’un œil, du premier centimètre du pétiole d’une feuille et d’une portion d’écorce.
En fente : Greffer un pommier en fente s’effectue à la sortie de l’hiver, vers le mois de mars : c’est quand la végétation commence à repartir que le porte-greffe est prêt à recevoir le greffon. Si cette méthode est assez facile, ce n’est cependant pas la plus esthétique puisqu’elle laisse généralement d’importants bourrelets au niveau de la greffe. Pour réaliser cette greffe en fente, le porte-greffe doit être fendu de façon verticale et le greffon coupé en biseau vient s’insérer à l’intérieur.
À l’anglaise : La greffe à l’anglaise d’un pommier est aussi une méthode à envisager pour sa simplicité. Il se réalise entre mars et avril et pour la réussir, il suffit tout simplement de tailler le porte-greffe et le greffon en biseau, de les placer l’un sur l’autre et de les maintenir en place de cette façon !
Comment soigner un pommier ?
S’il existe des variétés plus résistantes aux maladies et aux ravageurs, le pommier n’est cependant jamais totalement à l’écart des menaces. Qu’ils s’agissent de bactéries, de parasites ou encore de champignons, il existe néanmoins toujours des solutions et des traitements pour conserver votre arbre en bonne santé et vous assurer chaque année une belle récolte !
La tavelure du pommier

Les feuilles de votre pommier sont toutes tâchées, elles se déforment et finissent par tomber ? Il y a peu de doute sur la maladie dont souffre votre arbre : il s’agit de la tavelure. Causée par un champignon, elle affecte principalement les feuilles mais également les fruits qui sont touchés par les taches brunes, qui se déforment, se crevassent et pourrissent. Pour combattre la tavelure, la pulvérisation de bouillie bordelaise est généralement très efficace !
Le chancre du pommier

Si vous avez remarqué des lésions sur le tronc et les branches de votre pommier, elles sont probablement dues au chancre. Ces lésions, de couleur sombre, ont tendance à se développer, à s’étendre, à s’accompagner d’autres crevasses, et elles sont le signe que votre écorce est en train de se nécroser. Il est donc important de traiter cette maladie au plus vite puisque la partie atteinte peut en mourir ! S’il s’agit de branches secondaires, vous devez les supprimer et les brûler. Mais s’il s’agit de branches charpentières, vous devrez cureter le chancre, appliquer un fongicide et traiter votre pommier à la bouillie bordelaise.
L’oïdium

L’oïdium est une maladie du pommier assez fréquente et elle se caractérise par une sorte de mousse blanche qui atteint aussi bien les feuilles, les bourgeons que les fruits. Elle est assez grave puisqu’elle s’attaque directement à la récolte de pommes et qu’en plus, aucun traitement ne permet de s’en débarrasser. La seule solution est de retirer toutes les parties atteintes dès l’apparition des premiers signes.
Les ravageurs

Les pucerons et les chenilles sont les deux principaux ennemis du pommier. Si vos feuilles se recroquevillent, c’est dû à des pucerons, mais si ce sont vos fruits qui sont attaquée et mangés de l’intérieur, c’est à cause de chenilles ! Pour neutraliser la prolifération des pucerons, l’une des solutions naturelles les plus efficaces consiste à pulvériser du savon noir (vous pouvez également opter pour de l’alcool à brûler si le savon noir ne fait pas assez effet). Quant aux chenilles (ou plus précisément les carpocapses, les fameux vers de pomme), le lait de chaux appliqué sur l’écorce et l’huile blanche pulvérisée sur le tronc et les branches permettent de détruire les larves dès l’hiver !